Mariana Guayara, compétitrice IFBB Pro en Women’s Physique, fait parler d’elle après avoir dévoilé un look inédit avec barbe et moustache début août 2025.
Très suivie sur les réseaux, son apparition a aussitôt provoqué un buzz autour des critères de présentation dans cette division féminine.
Reconnue pour sa symétrie musculaire et sa définition (ou conditioning), Guayara s’est rapidement imposée chez les Pros. En 2022, elle se classe 15e au très relevé Europa Pro Championships. Une semaine plus tard, elle décroche la 5e place au Romania Muscle Fest Pro, confirmant son potentiel dans cette catégorie axée sur l’hypertrophie maîtrisée et l’esthétique.
Mais en 2025, c’est son apparence — et non sa performance — qui suscite le débat. Le port d’une barbe et d’une moustache, bien visibles sur scène, soulève des interrogations sur les normes visuelles dans la division Women’s Physique.
Mariana Guayara : Une apparence qui divise la communauté
La réaction dans le milieu du bodybuilding a été immédiate. Certains saluent son courage et son originalité, tandis que d’autres, comme Lee Priest, ne mâchent pas leurs mots.
« J’ai lu que c’est une femme qui veut vivre comme un homme. Alors pourquoi elle concourt en bikini dans une division féminine ? Faut choisir ton camp, c’est du grand n’importe quoi », a déclaré l’ex-professionnel dans une interview pour RxMuscle.
Priest a ensuite enchaîné :
« Si t’es une femme, pourquoi la barbe ? C’est juste pour attirer l’attention. […] J’ai jamais compris pourquoi certaines lesbiennes, qui disent détester les hommes, veulent ressembler à des hommes. »
Des propos crus qui traduisent une incompréhension face à ce qu’il perçoit comme une contradiction entre genre et présentation scénique.
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Des réactions partagées chez les athlètes IFBB
Plusieurs figures du circuit IFBB se sont exprimées. Alyssa Isley, elle aussi compétitrice, a estimé que ce choix allait à l’encontre de l’image du sport :
« Elle ne devrait pas monter sur scène ainsi. Soit tu choisis de te présenter comme une femme, soit tu ne participes pas à une division féminine. C’est une mauvaise image pour le bodybuilding. »
D’autres internautes ont tenté de clarifier la situation :
« Elle vit en tant qu’homme au quotidien, mais reste biologiquement une femme, donc elle concourt dans la division féminine. »
Certains rappellent que ce sont avant tout les juges qui trancheront :
« Laissons les juges décider. Ce sont les seules opinions qui comptent. » « Je pense que ça jouera contre elle. La présentation fait partie des critères, non ? »
Le bodybuilding face à un nouveau défi identitaire
La polémique ne concerne pas seulement Guayara. En 2024, l’introduction expérimentale d’une catégorie Men’s Wellness lors d’un concours régional avait déjà suscité un tollé. De nombreux fans avaient vu cela comme un manque de respect envers les femmes ayant forgé la catégorie Wellness.
Certains commentateurs vont jusqu’à dire que ces choix risquent de nuire à la crédibilité du sport, déjà fragilisé médiatiquement :
« Ton sport tient à peine debout. Ce genre de provocation ne fait que le tirer vers le bas. […] C’est le climat individualiste actuel, personne ne pense aux autres athlètes. »
Depuis toujours, le bodybuilding promeut la discipline, l’exigence, mais aussi une certaine liberté d’expression corporelle. Mais jusqu’où peut aller cette liberté sans remettre en cause les critères établis ? Les standards de présentation doivent-ils évoluer avec la société ou rester figés pour préserver l’essence de chaque division ?
En 2024, une autre polémique avait éclaté autour de la possible création d’une catégorie Men’s Wellness, après qu’un événement régional avait inclus des compétiteurs masculins dans cette division. Si certains fans étaient ouverts à l’idée, d’autres y voyaient une « gifle » pour les compétitrices.
Le cas de Mariana Guayara soulève une problématique actuelle : comment conjuguer liberté individuelle et respect des codes établis en compétition ? Le bodybuilding est à un tournant où inclusion et tradition s’affrontent. Le débat est lancé, et les juges, comme le public, auront leur mot à dire.